The costume of China / illustrated by sixty engravings: with explanations in English and French. By George Henry Mason.

  • Mason, George, 1735-1806.
Date:
1800
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Credit: The costume of China / illustrated by sixty engravings: with explanations in English and French. By George Henry Mason. Source: Wellcome Collection.

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    PLANCHE SOIXANTIEME. UNE DAME DE DISTINCTION, EN HABIT DE CEREMONIE. Cette figure eft, à proprement parler, celle d’une dame Tartare. On dit que les femmes de ce pays ne veulent pas imiter l’habitude qu’ont leurs voifincs de fe gâter le pied ; à tout autre égard, en mœurs, en habillements, et en traits—elles reffemblent exactement aux Chinoifes. La Planche annexée à cette defcription repréfente une femme de la plus haute clafife dans fon plus bel habit. L’habillement de deflfus eft de fatin brodé ; il elf mis fur un autre vêtement de foie, defifous lequel elles mettent line efpece de vefte, et elles portent fur leur corps un filet de foie. Elles portent toujours des caleçons formés d’étoffes adaptées à la faifon. Leurs robes vont prefque du menton jufqu’à terre; de longues manches leur cachent les mains, et on n’apperçoit que leurs vifages. On regarderait, en Chine, une draperie tranfparente, ou des habillemens faits exactement à la taille, comme autant d’affronts faits à la décence ; la police de ce pays bien ordonné ne fouffrant jamais de femblables exhibi¬ tions publiques. Les modes des Chinois ne varient jamais ; elles font prefque d’une invention anti-diluvienne, et peut-être font-elles un emblème de la fiabilité de leurs affeCtions. Les dames qui font avancées en âge fe bornent à des robes des cou¬ leurs les plus férieufes, telles que le noir ou le violet. Elles portent fou- vent à la main une pipe et un mouchoir. Elles ne font point du tout étrangères à l’ufage de la pipe, et elles mêlent à la fumée du tabac les odeurs orientales les plus fortes. Les Chinoifes font accoutumée à fe peindre la peau. Elles fe fervent pour cela d’une compofition de rouge et de blanc qui donne à leur teint une apparence d’émail. On prétend que leur fard eft d’une qualité moins pernicieufe que celui dont on fe fert en Europe, mais nous devons croire que l’un et l’autre, ainfi que tout déguife- ment de cette efpece, ont également l’effet de détruire la fraîcheur naturelle, et de créer des rides avant l’âge. Cependant on doit rendre aux dames Chinoifes la juflice de dire qu’elles ne recherchent point des appas factices, dans le deffein d’attirer ou de tromper la multitude en cachant le défauts de leur efprit ou de leur corps ; leur motif prend fa fource dans le défir qu’elles ont de fe rendre plus parfaites aux yeux d’un feul homme ; de cet homme, le feul gardien reconnu de leur bonheur et de leur exiflence. D’après ce principe, la follicitude d’une dame Chinoife pour rehauffer fa beauté naturelle devient, dans beaucoup de cas, aufîi innocemment fuperflue, qu’il le ferait d’effayer de rehauffer le luflre d’une pierre précieufe polie, ou de perfectionner les couleurs et le parfum de la rofe. Les traits de ces femmes font fingulierement petits et féminins. Leurs yeux rivalifent la couleur et la vivacité de ceux de l’Antelope. Un Chi¬ nois n’a qu’une femme, mais généralement il a autant de fervantes pour la fervir, que fa fortune lui permet d’en entretenir. Un état de veuvage ver¬ tueux eft tenu en grande eftime ; cette eftime eft affurée â la veuve, lorfqu’- elle a peu de correfpondance avec la fociété, et qu’elle n’a auprès d’elle que de domeftiques de fon fexe. Conformément avec les autres peuples de l’Afie, la modeftie et la taci- turnité font les ornemens particuliers des dames Chinoifes qui font élevées dans la retraite ; femblables à plufieurs fleurs curieufes qui croilfent égale¬ ment pour fleurir fans être vues, elles font élevées par leurs propriétaires3 viennent à maturité, fe flétriffent et meurent dans leur poffefîion.