La formule bouddhique des douze causes : son sens originel et son interprétation théologique / par Paul Oltramare.

  • Oltramare, Paul Jean, 1854-
Date:
1909
Catalogue details

Licence: In copyright

Credit: La formule bouddhique des douze causes : son sens originel et son interprétation théologique / par Paul Oltramare. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    28/54 (page 28)
    naissance occupe dans la nomenclature. Supposer, comme on a fait de très bonne heure, que la seule naissance expressément mentionnée concerne une existence ulté- rieure, et que celle d'où dépend la vie présente se dissi- mule entre le troisième et le quatrième nidâna, c’est faire une hypothèse gratuite et presque désespérée. Il n’y a pas lieu d’ailleurs de penser que le Bouddha ait jamais été sollicité par le problème de la vie. Pas plus que pour le Sânkhya, la vie ne constitue pour les bouddhistes un phénomène spécial b Les processus psy- chiques et physiques ont un caractère entièrement méca- nique; nulle part, on ne voit qu’une distinction ait été faite entre le monde organique et le monde inorganique. La question à laquelle la théorie des nidâna est censée apporter une réponse, n’estdonc pas : Qu’est-ce que la vie ? Elle est : Pourquoi la vie est-elle ce qu’elle est ? Le fait ultime qu’il s’agit d’expliquer, c’est l'existence empoison- née par la souffrance physique et morale®. Mieux encore, le pratîtyasamutpàda envisage la misère en elle-même, indépendamment du sujet misérable, comme si elle évo- luait in abstracto, par la seule force del’avidyà. Le Boud- dha a voulu que ses disciples se dissent : Je mène une vie douloureuse, une vie dont la plus terrible souffrance est la nécessité de vieillir et de mourir, parce que je suis né ; * On parle cependant quelquefois de la vie comme d’une force à part. Mais bien loin qu’elle soit alors mise en relation avec les nidâna, les pas- sages où cette notion apparaît, sont évidemment l’écho de croyances populaires. « En vérité, les sens existent en vertu de la vie {àyu) — le même mol pa'Jcca, en conséquence de, qui exprime dans notre formule la relation de l’effet à la cause —; la vie elle-même a pour cause la chaleur, et la chaleur a pour cause la vie .... Point de vie sans chaleur ; point de chaleur sans vie » [Majjh.-nik., vol. I, p. 295). '■* Quelquefois, le mot souffrance résume à lui seul le 12® nidâna. Ainsi Samyiilta-nikdya, XII, 23 où l’on nous dit que le « secret » (upanisà) de la souffrance, c’est la naissance; celui de la naissance, l’existence, etc.