Traité pratique de gynécologie / par A. Auvard.

Auvard, Dr. (Alfred), 1855-

Date:: 1894

Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Traité pratique de gynécologie / par A. Auvard. Source: Wellcome Collection.

709/934 (page 651)

le mucus vaginal trop abondant ou trop acide, cette action pourra devenir réellement nuisible et l'infécondité en résulter; les spermatozoïdes sont, en quelque sorte, noyés et submergés dans ce liquide délétère. L'inflammation, quelle qu'en soit la nature, modifie le milieu utérin, et d'alcalin le rend acide; dès lors, le spermatozoïde ne peut plus y vivre; l'inflammation tue ainsi le spermatozoïde et crée la stérilité. En pareil cas, guérissez l'endométrite, si vous voulez permettre la con- ception. Kish a vérifié l'assertion qui précède en prenant du mucus utérin patholo- gique peu de temps après le coït; le microscope y révélait de multiples cadavres de spermatozoïdes; ces éléments mâles avaient été tués dès leur entrée dans l'utérus; l'acidité les avait anéantis. Toute suppuration est contraire à la vie des spermatozoïdes; la purulence des voies génitales équivaut à la stérilité; le globule de pus est l'ennemi du spermatozoïde. Par contre, le globule sanguin n'exerce sur lui aucune action fâcheuse; qu'une femme coïte pendant l'écoulement menstruel, la grossesse pourra fort bien en être le résultat, témoin l'exemple de Catherine de Médicis qui, restée longtemps stérile, devint enceinte quand Henri II, sur le conseil de Fernel, essaya de la féconder au moment même de la menstruation; cette concep- tion fut d'ailleurs suivie de plusieurs autres, grâce à la même précaution. Chez les animaux, le rut qui, à certains égards, est l'analogue des règles, est le moment éminemment propice à la conception; la fécondation semble même ne pouvoir se faire en dehors de cette époque, qui est en quelque sorte l'invite de la nature à la reproduction, et que le mâle ne doit pas laisser passer. Le sang est alcalin; on comprend que son influence sur les spermatozoïdes ne puisse être que salutaire. Certaines sécrétions semblent a priori très aptes à tuer les spermatozoïdes, tel l'ichor cancéreux; il n'en est rien, les femmes, au début d'un cancer utérin, conçoivent sans difficulté. Il n'est pas impossible qu'avec des sécrétions d'apparence normale, la réaction soit pathologique, le contenu utérin devenant neutre, voire même acide, et que la stérilité soit due uniquement à cette réaction vicieuse. Aussi sera-t-il bon, dans le cas de stérilité à cause ignorée, quand les moyens ordinaires auront échoué, de tenter des injections vaginales alca- lines, et de faire des applications intra-utérines de topiques alcalins. On prépare ainsi un milieu favorable aux spermatozoïdes. 4. — TROMPES Salpingites. Une trompe kystique, par là même obturée, est impropre à la reproduc- tion, et la femme dont les deux trompes sont kystiques est forcément stérile. Dans certains cas de salpingite kystique, Martin a proposé de remédier ù