Pathogénie et traitement des néphrites et du mal de Bright / par le Dr Labadie-Lagrave.

Labadie-Lagrave, F. (Frederic)

Date:: [1893]

Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Pathogénie et traitement des néphrites et du mal de Bright / par le Dr Labadie-Lagrave. Source: Wellcome Collection.

18/272 (page 10)

reins sont disposés de manière à arrêter facilement les micro-organismes à leur passage à travers le rein. Bou- chard, Cornil, Fischer ont étudié les néphrites bacté- riennes : les microbes de l'érysipèle, de la diphtérie, de l'ostéomyélite, de la variole, de la rougeole, de la dysen- terie, de la fièvre typhoïde, de la scarlatine, de la grippe, déterminent dans le rein une néphrite, qui guérit presque toujours. L'urémie et l'œdème, lorsqu'ils apparaissent, se montrent après la guérison de la maladie infectieuse ou pendant la convalescence, comme cela a lieu pour la scar- latine. On peut donc voir le mal de Bright apparaître à la suite des maladies infectieuses. Mais il frappe aussi les individus en pleine santé, et les conditions dans lesquelles il fait explosion semblent indi- quer l'intervention d'une cause infectieuse : c'est le début brusque du mal par une angine bientôt suivie d'œdème et d'albuminurie; c'est la contagiosité de la maladie, dont Fernet notamment a relaté un remarquable exemple; c'est la transmission du mal de Bright de la mère au fœtus, ce qui suffit pour expliquer les cas héréditaires. Mais ce n'est pas précisément par leur action mécanique que les bactéries peuvent faire naître le mal de. Bright : c'est bien plutôt, comme on tend de plus en plus à l'ad- mettre, par les produits de sécrétion, par les toxines, qu'elles peuvent devenir un danger pour le rein ou pour les autres organes. Que des poisons puissent déterminer des lésions rénales, le fait est connu depuis longtemps. La néphrite saturnine, alcoolique, cantharidienne, les dé- générescences produites par les poisons stéatogènes, no- tamment par le phosphore, en sont des exemples clas- siques. Le poison peut encore venir de l'organisme lui- même. Gaucher a institué des expériences pour démontrer l'action nocive que les matières extraclives : créatine, leu- cine, tyrosine, xanthine, exercent sur le rein. L'injection de ces substances dans le sang rend l'animal albuminurique et le fait mourir. A l'autopsie, on trouve une néphrite épithéliale de mêmenature. que le rein blanc.