Thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 20 janvier 1840 / par Aubert (Louis-François).

  • Aubert, Louis François.
Date:
1840
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Credit: Thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 20 janvier 1840 / par Aubert (Louis-François). Source: Wellcome Collection.

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    SCIENCES CHIRURGICALES. Caractères généraux des plaies d’armes a feu. Les plaies d’armes à feu sont en général contuses au plus haut degré. Une couche noirâtre les recouvre. L’effusion du sang est peu considérable ; ce qui tient à l’inégalité, aux sinuosités de la plaie, aux escarres qui obturent la lumière des vaisseaux ouverts, au mode de lésion des tuniques artérielles qui, brisées à des hauteurs différentes, opposent par leur rétraction inégale, un obstacle puis- sant au cours du sang ; quelquefois cependant elles saignent autant que les plaies simples , et cela plus souvent que ne l’indiquent les auteurs. Rarement la plaie est entièrement sèche, comme on le dit communément. La douleur est gravative; il semble au malade qu’un fardeau l’accable, et que quelque corps très-lourd l’a frappé sans faire une plaie. La douleur vraiment cuisante et ses nuances se manifestent plus tard à des degrés divers, suivant l’état moral et physique du malade, suivant les parties in- téressées. Quelquefois cette douleur est entièrement nulle. Quand un projectile d’un gros volume atteint un membre, la jambe par exemple, le malade tombe croyant avoir fait un faux pas. Cette insensibilité s’étend plus ou moins loin ; elle peut devenir tout-à-fail générale, avec ou sans tremblement, avec ou sans con- vulsions. La contusion et l’ecchymose se montrent à tous leurs degrés. Un grain de plomb et un boulet à vitesse égale produisent , le boulet une contusion énorme, le grain de plomb une contusion d’importance nulle. L’ecchymose et l’engourdissement des environs de la plaie tiennent à la con- tusion , et au refoulement qu’un corps contondant qui agit sur les tissus vivans , doit leur faire éprouver. Quelquefois cet engourdissement devient général, excepté les cas où un nerf principal a été lésé: la stupeur d’une partie est le résultat de la désorganisation plus ou moins complète des tissus. Cette partie est alors froide, pesante, livide, insensible. La stupeur générale peut dépendre de plusieurs causes : dans quelques cas, elle est l’effet de l’abattement moral, qui se manifeste souvent chez les sujets pu- sillanimes ou chez les blessés appartenant au parti vaincu.