Une astrologue bretonne au Mont Saint-Michel (1365-1370) / Étienne Dupont.

  • Dupont, Étienne.
Date:
1910
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Credit: Une astrologue bretonne au Mont Saint-Michel (1365-1370) / Étienne Dupont. Source: Wellcome Collection.

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    Hecherchons maintenant Tendroit ou Duguesclin fit Clever un logis a dame Tiphaine. Au Mont Saint-Michel, on montre encore aux touristes, gens admiratenrs et crydules,, une trbs jolie tourelle, appelbe tour du Guet. Elle se dresse a quelques metres de la Porte du Roi. G’est une yiygante construction cerclde et sillonnee d’ar^tes prima- tiques et dont la tftte fine et curieuse se dresse au-dessus des remparts. On dit, commun^ment, que Tiphaine passait ses nuits ci suivre, sur la plateforme de cette tourelle, le cours des astres; certes, le lieuest bien choisi pour placer l’observatoire de la f6e ; les grosses tours du Roi et de rArcade faisant corps avec les bpaisses muraiiles enserrantle Mont sont bien en harmonie avec l’id6e que nous nous faisons des solides defenses de la forte- resse, et cette tourelle du Guet, 16gbre et gracieuse, rentreraita merveille dans le cadre charmant ou il nous plait d’dvoquer la gracieuse compagne de Bertrand Duguesclin. Mais la v6ritb historique proteste par cette excellente raison que la tour du Guet fut construite sous Tabby Robert Jollivet de 1415 a 1420. II suffit, d’ailleurs, de jeter un coup d’oeil sur cette tourelle pour yreconnaltre aussitot lafactureduquinziemesi^cle. Or Tiphaine mourut a Dinan en 1374, c’est-a-dire quarante-cinq ans environ avant que cette construction ne fut elevSe. Cherchons, ailleurs, son logis. Un manuscrit de l’Abbaye, le Terrier (1), parlant du « chasteau de Madame Tifaine», en signale les arcades et dit : « II joignait d'un bout a la grande rue. » De plus, il est indiquy que la maison du Gobelin devait 6tre pr6cis6ment le logis de la dame : « Aux yeux des Montois, dit M. Victor-D6sire Jacques (2), Tiphaine, g^nbreuse jusqu’a la prodigality et dont les nuits se passaient a considyrer les ytoiles, entretenait des rapports avec le diable, lequel en echange de son ame lui avait fait prysent d'un esprit familier, d’un gobelin, rysidant presque toujours dans une ci- terne ou fontaine, derriyre le chateau. Or le trou du Gobelin a yty bouchy, vers 1840, par M. Tabby Lecourt, propriytaire du terrain situb entre les arcades et la rue ; la maison restaurye ac- partage des terres saxonnes par Guillaume le Conqu6rant, il tenait une hyde de terre dans le centenie de Valentude, en vertu d’une donation de Roger le Poittevin. » (1) Le Terrier, ms. 217 de la BibliotbAque de la Ville d’Avranches. (2) V. D. Jacques, Le Mont Saint Michel en poche, Avranches, 1877, in-1‘2.