Nouvelle méchanique des mouvements de l'homme et des animaux / par P.J. Barthez.

  • Barthez, P.-J. (Paul-Joseph), 1734-1806.
Date:
An VI (1798)
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Credit: Nouvelle méchanique des mouvements de l'homme et des animaux / par P.J. Barthez. Source: Wellcome Collection.

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    Rousseau , et ceux qu’y a ajouté depuis M. Daubenton ( i ), ne démontrent pas exactement cette assertion3 qui n’est généralement vraie , qu’autant qu’on fait exception du premier âge de la vie. En effet , comme Rousseau l’observe d’ailleurs (2), tous les hommes qu’on a trouvés sauvages dans les bois bu les montagnes d’Europe , étoient quadrupèdes ( 3 )': et l’on eut beaucoup de peine à faire marcher droit celui qui fut trouvé près de Hesse-Cassel en 1344. Rousseau dit aussi que les enfants des Caraïbes et des Hottentots marchent si long-temps sur leurs mains, qu’il est difficile de leur apprendre à marcher droits. Il paroît que l’état le plus naturel de l’homme est d’être bipède après sa première enfance : mais qu'à cet âge il est plus naturellement quadrupède ( 4 ) j et que si cette habitude n’est efficacement corrigée, il continue à s’y conformer, et reste quadrupède dans les âges suivants. (1) M. Daubenton a remarqué ( Encyclop. Mtth. Introd. p. XX, XXI.) que le grand trou occipital dans l’homme est à-peu-près au centre de la base du crâne, et dans un plan presque horizontal; tandis que dans les quadrupèdes , il est placé plus obliquement et plus près de l’extremité postérieure de cette base ( ce qui suit du prolongement de la partie de la tête qui constitue le museau ou la face , au-delà de la boëte osseuse qui renferme le cerveau ). M. Daubenton dit que lorsque l’homme est dans l’attitude des quadrupèdes, cette situation du trou occipital l’empêche i.° de relever sa tête assez haut pour présenter le visage en avant, et pour voir devant lui ; parce que le mouvement de la tête est arrêté par la saillie ou convexité de l’occiput, qui approche de trop près les vertèbres du col : 2.0 que s’il tente alors d’abaisser la tête jusqu’à terre, cette situation du trou occipital ne lui permet point de toucher la terre avec le bout des mâchoires ( comme font les quadrupèdes ) , mais seulement avec le front ou le sommet de la tête. Mais ces différences dans l’élévation ou l’abaissement de la tête, dépendantes de la position du trou occipital, ne peuvent empêcher l’homme d’affecter et de garder l’attitude d’un quadrupède; puisqu’il peut dans cette attitude, élever sa tête sur la colomne vertébrale du col pour voir au devant et au dessus de lui, et qu’il peut saisir avec les mains ce qu’il veut prendre sur la terre. (2) Dans l’endroit cité. (3) Haller a cité un exemple contraire d’une fille sauvage trouvée en France dans les bois ( près de Châlor.s sur Marne, en 1731 ) qui marchoit dans une attitude droite. Mais cette fille dût être abandonnée dans sa première enfance, puisqu’elle indiqua qu’on lui avoit fait traverser un grand espace d’eau, ou de mer. (4) Il importe de réconnoître, que l’homme est naturellement quadrupède dans le premier âge de sa vie. Lorsque l’enfant est forcé de trop bonne heure à l’état de bipède, les jambes peuvent être courbées par le poids du corps ( Hagendorn ) ; la mollesse des os du bassin les faisant céder, la cavité cotyloïde peut se défermer, ce qui cause le ljoiter ( Hevermann ) ; &c.