Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par J. Gonin.

Gonin, J.

Date:: [between 1897 and 1910?]

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Credit: Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par J. Gonin. Source: Wellcome Collection.

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avait porté cette blessure ne pouvait même être clairement indiqué: aussi n’en saurions-nous tirer aucune donnée bien utile. Quoi qu’il en soit, Mr. Louis B., âgé de 32 ans et cultivateur dans une petite ville du département de l’Isère (France), s’était aperçu depuis deux ans que sa vue diminuait à l’oeil droit. Il y avait une certaine sensation de fatigue et un développement anormal de quelques vaisseaux conjontivaux. En juillet 1896, B. remarqua un petit “bouton“ de couleur rosée qui se développait sur sa cornée à distance à peu près égale du centre et du bord externe. Cette excroissance fut incisée le 5 août dans un hôpital où l’on n’a pu malheureusement retrouver aucune information complémentaire. Notre malade affirme que dans cette circonstance “rien ne fut enlevé“, et qu’on ne fit qu’une incision à la suite de laquelle la tumeur s’affaissa légèrement. Quinze jours plus tard, elle se reformait exactement à la même place, et dès ce moment là, elle s’accrut assez rapidement avec apparition d’une tache noire en son centre. Au mois de septembre, le malade se présentait chez Mr. le Pro¬ fesseur Marc Dufour qui le garda quelques jours en observation. La tumeur faisait des progrès visibles sans toutefois produire aucune dou¬ leur, ni gêner beaucoup l’occlusion des paupières. Le 26 septembre, elle fut l’objet d’un examen attentif: Siégeant sur la moitié externe de la cornée, mais partout distincte du bord scléral et sans aucune connexion visible avec lui (pl. XV fig. 1), elle avait une consistance molle et charnue avec une surface lisse quoiqu’un peu mamelonnée. Son volume était celui d’un petit pois, mais, prise dans son ensemble, elle rappelait plutôt la forme d’une “larme roulant sur la joue“, c’est-à-dire que sa partie inférieure renflée et un peu globuleuse montrait une courbure très accusée dont la plus forte convexité débordait légèrement la base d’implantation, tandis que sa partie supérieure s’effaçait graduellement en s’amincissant jusqu’à se confondre avec le • niveau de la cornée à 2 mm environ du bord scléral supérieur. De son côté interne se détachait en outre une sorte de pro¬ longement de peu de relief qui, s’étalant en éventail, voilait la majeure partie de la pupille d’une opacité grisâtre et diffuse (fig. 1) et finissait par mourir au sein du tissu normal sans qu’une limite précise pût lui être attribuée. En revanche, clans sa moitié la plus proéminente mentionnée ci- dessus, sur ses côtés inférieur et externe, le néoplasme possédait des frontières franches et nettes : il s’insérait à peu près à angle droit sur la cornée en ménageant jusqu’au bord scléral une bande étroite de 1 mm environ et restée transparente sauf le passage de nombreux vaisseaux venant de la conjonctive (fig. 1). Ces vaisseaux, abondants et de gros calibre du côté externe, plus ténus dans les autres régions, pénétraient dans la tumeur par sa base,