Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par J. Gonin.

Gonin, J.

Date:: [between 1897 and 1910?]

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Licence: Public Domain Mark

Credit: Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par J. Gonin. Source: Wellcome Collection.

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Notre examen microscopique a été fait dans la laboratoire d’ana¬ tomie pathologique de T Université, que Mr. le Professeur Stilling avait obligeamment mis à notre disposition. La petite tumeur enlevée fut incluse dans la paraffine, puis réduite en coupes suivant un plan vertical et antéropostérieur par rapport à la situa¬ tion qu’elle avait occupée sur la cornée. Ces coupes formaient trois séries distinctes : la lre série débutant au bord interne ou pupillaire de la tumeur tendait vers le centre de celle-ci ; la 2de allait à sa rencontre à partir du bord opposé ; la 3me intéressait la partie la plus centrale du néoplasme. Les deux premières séries furent colorées par l’hématéine et l’éosine, la dernière par le carmin aluné. D’autres coupes, isolées, servirent à diverses autres colorations. Le procédé opératoire adopté dans l’intérêt du malade et pour lui éviter si possible une énucléation se trouvait être en revanche, — ainsi qu’il arrive souvent, fort peu favorable à l’examen scientifique. Un coup d’oeil général jeté sur l’ensemble des préparations montre en effet que la section par le couteau de Graeee a passé tout entière au sein du tissu pathologique; l’étage le plus profond, où devait se faire la transition avec les couches cornéennes restées normales, et qui de ce chef aurait présenté pour nous un véritable intérêt, a été réservé à la destruction par le thermocautère. Nos coupes n’ont donc intéressé aucune partie de la cornée qui fût parfaitement normale ; le tissu lamellaire n’y est pas tout à fait absent, mais il s’y trouve irrégulièrement distribué : sur un certain nombre de coupes il constitue l’étage moyen de la tumeur et se trouve comme intercalé entre les couches superficielle et profonde en pleine dégénérescence; à mesure que l’on procède vers le bord externe du néoplasme, il se localise dans la région superficielle sous la forme d’une zone d’épaisseur variable, qui double le revêtement épithélial sur une partie de son étendue (lam fig. 2 et 3 pl. XV). Au reste ce tissu la¬ mellaire présente bien des modifications pathologiques : on y voit des vaisseaux sanguins (pl. XV fig. 2 et 3), des amas de leucocytes et une prolifération de ses éléments cellulaires qui rend sa structure indistincte. Partout ailleurs, le parenchyme de la cornée est presque entièrement disparu, ou tout au moins transformé en un système de travées ou de languettes étroites (t fig. 2 et 3) entre lesquelles sont accumulés les éléments propres du néoplasme. Ces éléments pathologiques sont con¬ stitués par des cellules généralement fusiformes, de dimension moyenne, avec très peu de substance intercellulaire, formant par leur ensemble un tissu peu compact et facile à dissocier; sur les préparations fraî¬ chement enfermées, il suffisait en effet d’exercer la plus légère pression pour voir les cellules s’égrener dans le baume de Canada.